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Pourquoi stériliser mon furet ?

Le furet a d'abord été adopté pour la chasse ; il est actuellement un animal de compagnie de plus en plus présent en France. Il présente des maladies particulières qui lui sont propres, notamment les maladies surrénaliennes.

Un peu d'anatomie et de physiologie

L'appareil génital du furet mâle est constitué par deux testicules, situés dans le scrotum divisé en deux bourses, en zone périnéale. Le pénis est recouvert du prépuce, un pli de peau glabre en face interne et poilu en face externe. La prostate est située à la base de la vessie.

La maturité sexuelle du mâle apparaît en général au printemps (allongement de la durée du jour) qui suit sa naissance. La puberté se caractérise par une augmentation de la taille des testicules qui deviennent apparents. Le furet est également plus irritable et combatif, s'intéressant aux femelles en chaleur. À partir de fin juillet, le mâle entre dans une phase de repos sexuel avec un retour à un comportement plus calme et une remontée des testicules dans la cavité abdominale.

Le cycle sexuel des furets est soumis aux variations de la durée du jour. Ces cycles peuvent être perturbés en maison, du fait des périodes d'éclairage artificiel totalement différentes des conditions naturelles.

Techniques de stérilisation

Chez le mâle, la castration n’a pas d’indication médicale en dehors des cas de cryptorchidie (testicules non descendus dans les bourses, en position intraabdominale) où la castration permet d’éviter le développement de tumeurs testiculaires. Sinon, elle est généralement pratiquée pour réduire l’odeur corporelle importante liée aux sécrétions sébacées. Elle permet également de réduire l’agressivité et le marquage urinaire. On peut castrer les mâles dès l’âge de 4 à 5 mois. La technique chirurgicale est la même que celle utilisée chez le chat.

Des techniques par injections multiples de molécules bloquant le cycle sexuel sont possibles. Récemment, des implants, initialement destinés aux chiens et inhibant la fonction reproductrice, ont montré leur effet bénéfique sur la maîtrise de la reproduction du furet mâle pendant 1 à 2 ans. On peut avoir un léger effet rebond dans les premiers jours qui suivent l'implantation du dispositif.

Des effets secondaires graves à la castration du furet : les maladies des glandes surrénales

Connues depuis la fin des années 80, ces maladies ont d'abord été comparées à la maladie de Cushing rencontrée chez le chien. En fait, il s'agit de maladies spécifiques du furet. Elles sont davantage rencontrées chez le furet stérilisé et touchent autant les mâles que les femelles, autour de l'âge de trois ans.

Les glandes surrénales sont situées juste en avant des reins, elles participent à la fabrication de molécules très importantes dans le fonctionnement général de l'organisme (adrénaline, cortisol, stéroïdes notamment).

Chez le furet non stérilisé, les hormones sexuelles sécrétées par les organes génitaux inhibent la sécrétion d'autres hormones produites par des glandes présentes dans le cerveau (hypophyse, hypothalamus) en stimulant ellesmêmes les glandes surrénales.

Une fois stérilisé, ce rétrocontrôle n'existe plus et les glandes surrénales sont sur–stimulées, ce qui entraîne leur tumorisation.

En maison, l'allongement artificiel de la durée du jour en été ou en hiver modifie la synthèse de certaines hormones et accentue la tumorisation des glandes surrénales.

Symptômes des maladies surrénaliennes

Ces maladies sont caractérisées par une perte de poils bilatérale et symétrique, débutant généralement à la fin de l'hiver ou au début du printemps, par la base de la queue et les lombes et s'étendant vers l'avant sur l'ensemble du corps. La tête est généralement épargnée. Des démangeaisons, apparaissant seules ou associées aux dépilations, ne répondent à aucun traitement.

Les animaux sont souvent léthargiques et présentent une atrophie musculaire caractérisée par le fait que la colonne vertébrale, le bassin et les côtes deviennent saillants. La tumeur est parfois palpable au niveau de l'abdomen.

Chez la femelle, la vulve est souvent élargie.
Le mâle peut présenter des difficultés à uriner. Le mâle castré atteint de maladie surrénalienne reprend un comportement sexuel avec des tentatives d'accouplement avec des femelles ou des mâles ; des furets auparavant calmes manifestent des comportements d'agression envers les propriétaires et d'autres animaux.

Le diagnostic de maladie surrénalienne est réalisé aux vues de l'examen clinique, de dosages hormonaux sanguins et de l'échographie. Cependant, si les glandes surrénales sont normales à l'échographie, on ne peut pas écarter une maladie surrénalienne. Éventuellement, un scanner ou une I.R.M. peuvent être proposés.

Le traitement de choix est le retrait de la ou des glandes surrénales tumorisées par voie chirurgicale. Il s'agit d'une chirurgie délicate. Certains signes cliniques commencent à régresser très rapidement après la chirurgie (troubles urinaires en 24-48h par exemple).

Les traitements médicaux permettent la diminution de la stimulation des glandes surrénales et l'arrêt de la production d'hormones néfastes. Un implant utilisé pour la castration chimique du chien peut être utilisé dans les maladies surrénaliennes du furet. Il doit être renouvelé en moyenne tous les ans. Aucun effet secondaire n'a été montré. Des traitements adjuvants seront éventuellement prescrits en fonction des symptômes présentés par votre furet.

Suite à l'augmentation et à la meilleure connaissance de ces maladies surrénaliennes chez le furet, les études actuelles proposent davantage l'utilisation d’implants en alternative à la castration chirurgicale. Ces implants permettent une bonne maîtrise de la reproduction chez le furet en présentant l’avantage de ne pas faciliter l’apparition de maladies surrénaliennes. Ils sont posés sans anesthésie ; en revanche leur coût peut être un frein à la décision thérapeutique.

Par ailleurs, des études récentes ont montré des effets bénéfiques de ces implants sur la prévention de l'apparition des maladies surrénaliennes chez les furets stérilisés. Les résultats demandent à être confirmés mais sont plutôt encourageants.