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L'Ichtyose

L’ichtyose concerne des maladies dermatologiques caractérisées par des lésions qui ressemblent  à des écailles de poissons (du grec ikhtus : poisson), c'est-à-dire des squames. C’est une maladie héréditaire que l’on retrouve chez le chien, le chat, les bovins, la souris et l’humain et qui est très fréquente chez le Golden retriever (40% des Golden sont porteurs de la maladie, 30% des chiens sont atteints et 30% sont sains).

Les premiers cas d’ichtyose chez le chien sont décrits en 1984, chez le cavalier King Charles. Le premier cas d’ichtyose congénitale chez le Golden a été diagnostiqué en 2007 et comme cette maladie n’est pas mortelle, les éleveurs n’ont pas cherché à éliminer les reproducteurs porteurs, et la maladie s’est rapidement propagée.

Comment se manifeste la maladie ?

L’ichtyose se déclare entre l’âge d’un mois et 18 mois. Les signes cliniques persistent toute la vie de l’animal et sont caractérisés par des squames (pellicules) de grande taille, blanchâtres ou brunâtres, sur le tronc, le ventre et parfois les membres. Ces squames sont sèches et rugueuses et donnent au pelage un aspect sale, en « papier de verre ». Cette affection ne démange pas.

Des complications infectieuses cutanées sont à craindre puisque la peau ne joue plus correctement son rôle de barrière protectrice.

Qu’est-ce qui se passe ?

L’épiderme est constitué de couches de cellules accrochées en dessous aux cellules du derme qui se renouvellent perpétuellement. Les cellules du dessus desquament régulièrement. Cet épiderme ressemble à un mur de briques (cellules), jointées par du ciment (desmosomes). Pour desquamer, les desmosomes sont progressivement détruits et libèrent les cellules « mortes ». Lors d’ichtyose, la dégradation du ciment ne se fait pas et le mur de cellules mortes s’accumule, ce qui donne cet aspect d’écailles de poisson.

Comment diagnostiquer la maladie ?

L’aspect de la peau et du pelage peut également faire penser à des maladies cutanées parasitaires. Le vétérinaire met alors en œuvre des examens complémentaires simples (raclages, scotch test) pour éliminer ces hypothèses.

L’atopie dont les formes cliniques peuvent mimer l’ichtyose doit également être explorée. Chez l’adulte, il pourra être pratiqué des tests endocrinologiques (recherche d’anomalies sur les hormones).

Le test génétique permet de confirmer ou d’infirmer le diagnostic. Il peut être complété par un examen d’histopathologie sur une biopsie de peau.

Comment traiter la maladie ?

La maladie est incurable mais il est possible d’améliorer l’aspect de l’animal grâce à des soins qui devront être poursuivis toute la vie de l’animal.

Des mesures d’hygiènes accrues sont nécessaires pour éviter les surinfections cutanées : brossage, shampoings kératomodulateurs et émollients, alimentation enrichie en acides gras.

La génétique.

Le chien possède 39 paires de chromosomes dont une paire de chromosomes sexuels (XX pour les femelles et XY pour les mâles). Dans chaque paire, un chromosome est apporté par la mère et l’autre est apporté par le père.

L’ichtyose est une maladie à transmission autosomale récessive, cela veut dire :

  • Que la mutation est portée par un chromosome autre que les chromosomes sexuels (= autosomale).
  • Que la maladie s’exprimera si les 2 chromosomes de la paire sont porteurs de la mutation (=  récessive, contraire de dominante), donc que les 2 parents sont porteurs.

Une grande proportion de Golden retriever est porteuse de la mutation génétique mais n’est pas malade. Ce qui veut dire qu’il est possible de faire reproduire une mâle et une femelle qui n’ont pas de signes cliniques et d’avoir des chiots atteints. En effet, un chien porteur de la mutation mais qui ne développe pas la maladie transmet la mutation à 50% de sa descendance ; ceci explique que la maladie s’est fortement propagée. En revanche, si un chien est malade, cela signifie que ses 2 parents sont porteurs de la mutation.

Pour éviter toute propagation de la maladie, il convient de tester les chiens reproducteurs. Il existe un test génétique fiable à plus de 99% chez le Golden retriever qui dépiste la présence de la mutation génétique. Ce test se réalise sur frottis buccal.

C’est grâce aux recherches génétiques menées chez le Golden retriever que les scientifiques français ont trouvé la piste génétique des maladies de peau similaires chez l’Homme.